La Société Nationale de Musique

La Société Nationale de Musique

Claude Debussy
Maurice Ravel
César Franck

Camille Saint-Saëns

La Société nationale de musique fut fondée le 25 février 1871 par Romain Bussine et Camille Saint-Saëns, qui en partageaient la présidence. Son but était de promouvoir la musique française et de permettre à de jeunes compositeurs de faire jouer leurs œuvres en public. Sa devise était « Ars gallica ».

 

Elle était administrée par un comité de 7 à 15 membres chargé de choisir les pièces programmées. Les concerts avaient lieu le plus souvent dans les salons Pleyel, à l’exception des concerts avec orchestre ou avec orgue, respectivement organisés salle Érard et dans l’église Saint-Gervais. La SNM fut successivement présidée par Bussine, Franck, puis d’Indy. Cantonné aux sociétaires pendant les années 1870, le public de la SNM s’élargit à partir de 1880. En 1886, la société prit un tournant important en acceptant de programmer des compositeurs étrangers ainsi que des musiciens français morts ou non sociétaires – ce qui suscita la démission de Bussine et de Saint-Saëns. À partir de la fin des années 1880, une nouvelle génération de compositeurs rejoignit la SNM, contribuant à en renouveler les programmes : Debussy et Ropartz (1888), puis Schmitt (1894), et enfin Ducasse et Ravel (1898-1899).

 

Membres fondateurs

Parmi ses membres initiaux figuraient : César Franck, Ernest Guiraud, Jules Massenet, Jules Garcin, Gabriel Fauré, Alexis de Castillon, Henri Duparc, Paul Lacombe,Théodore Dubois, Théodore Gouvy et Paul Taffanel.

Elle fut créée en réaction à la tendance française de favoriser la musique vocale et l’opéra au détriment de la musique d’orchestre, et pour réaffirmer la grandeur de la musique française face à la tradition germanique.

 

 

Lancement

Le concert inaugural fut donné le 17 novembre 1871 avec au programme le Trio en si bémol majeur de César Franck, deux mélodies de Dubois, cinq pièces dans le style ancien de Castillon, une réduction du Concerto pour violon de Garcin, une Improvisation pour ténor de Massenet et le Caprice héroïque pour deux pianos de Saint-Saëns. Le concert eut lieu dans les salons Pleyel. La salle Érard accueillit les concerts orchestraux, et l’Église Saint-Gervais les œuvres avec orgue. Bien que la Société disposât de peu de moyens, elle fut à même d’engager des interprètes de premier ordre tels Pablo de Sarasate, Eugène Ysaÿe ou Wanda Landowska.

 

 

Ouverture

Dans les années 1880, la société commença à accepter les partitions de compositeurs non français. Ernest Chausson en fut le secrétaire de 1883 à sa mort. Vers la fin de cette décennie, la société accepta de nombreux compositeurs de la génération montante, tels Debussy et Ravel.

 

Crise et renouveau

En 1886, la Société eut une division frontale à propos du problème de la promotion de musique étrangère, Saint-Saëns le « conservateur » affrontant César Franck, Vincent d’Indy et d’autres. César Franck fut finalement élu président ce qui entraîna la démission de Bussine et de Saint-Saëns. Avec la mort de César Franck en 1890, la présidence incomba à d’Indy. Après quelques incidents, Maurice Ravel quitta la Société pour en fonder une nouvelle appelée Société musicale indépendante. La compétition entre deux sociétés et le manque de nouveaux manuscrits entraîna une réduction de l’activité de la Société nationale de musique jusqu’aux années 1930, où l’apport de nouveaux membres tel Olivier Messiaen lui apporta un nouveau souffle.

 

 

Quelques œuvres

L’Apprenti sorcier, de Paul Dukas – 1897

Barcarolle n° 1 op. 26 de Gabriel Fauré – 1881

Concerto pour piano et orchestre n° 2 en ut mineur de Marie Jaëll – 1884

Guitare de Édouard Lalo – 1880

Miroirs de Maurice Ravel – 1905

Pour le piano de Claude Debussy – 1902

Prélude, Choral et Fugue de César Franck – 1884

Quatuor à cordes de Édouard Lalo – 1884

Quatuor à cordes de Maurice Ravel – 1903

Quatuor à cordes en mi mineur op. 16 de Albéric Magnard – 1903

Quatuor à cordes en ut mineur op. 35 d’Ernest Chausson – 1900

Quatuor à cordes n° 2 en la majeur de Benjamin Godard – 1878

Quatuor à cordes n° 2 en la majeur de Charles Gounod – 1887

Quintette pour cordes et piano n° 2 en ut mineur op. 115 de Gabriel Fauré – 1921

Quintette pour piano et cordes de César Franck – 1880

Romance-Sérénade pour violon et piano d’Édouard Lalo – 1878

Romances sans paroles op. 17 de Gabriel Fauré – 1863

Sonate pour violon et piano n° 1 de Gabriel Fauré – 1877

Sonate pour violoncelle et piano n° 1 en ut mineur op. 32 de Camille Saint-Saëns – 1872

Sonatine pour piano de Maurice Ravel – 1905

Symphonie gothique op. 23 de Benjamin Godard – 1874

Trio avec piano en ré mineur op. 120 de Gabriel Fauré – 1922

Trio avec piano n° 3 d’Édouard Lalo – 1879

Trio pour violon, violoncelle et piano en sol mineur op. 3 d’Ernest Chausson – 1881

Trio pour violon, violoncelle et piano opus 45 de Gabriel Pierné – 1922